ANONYME, "Renaud et Armide"

Renaud et Armide

Huile sur toile.
Hauteur. 161 cm. Largeur. 114 cm.
Historique : Achat de la Ville, 1966.

Le thème de ce tableau est tiré du chant XX (stance CXXVII) de La Jérusalem délivrée (1581), récit romancé de la première croisade par Torquato Tasso dit le Tasse (1544-1595). Dans le contexte de la Renaissance, l’écrivain a inséré dans son récit des références à Homère (le personnage d’Armide est inspiré de la sorcière Circé dans l’Odyssée) et à Virgile (Clorinde rappelle Camille dans l’Enéide), mais aussi à l’Arioste (Clorinde évoque Bradamante et Armide, Alcina dans Le Roland furieux).

Ce roman chevaleresque fut aussi la source de nombreuses œuvres musicales, notamment de Monterverdi et de Vivaldi, et de peintures, entre autres, de Poussin, van Dyck ou Tiepolo.
Renaud, chevalier croisé en route pour Jérusalem, est séduit et retenu auprès d’elle par Armide, jeune Sarrasine dotée de pouvoirs magiques.
Après la défaite des troupes de l’Egyptien Emiren devant Jérusalem, Armide s’enfuit pour se suicider. L’ayant suivie, Renaud empêche sa bien-aimée de se donner la mort et lui dit son amour.
La composition du tableau se resserre sur les deux personnages dont la monumentalité est ainsi affirmée et dont les carnations et les vêtements offrent de subtils rapports de couleur et de lumière.
Cette peinture est sans doute l’œuvre d’un artiste appartenant à la seconde génération caravagesque et influencé par la technique de la couleur et des vernis élaborée par Bartolomeo Manfredi (1582-1622). Auparavant attribuée à Nicolas Régnier (v. 1588-1667), les historiens de l’art proposent aujourd’hui Théodore Rombouts (1597-1637), un autre peintre flamand, qui séjourna à Rome, Florence et Pise entre 1616 et 1625.
 

 

Image de "Renaud et Armide"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier

"Renaud et Armide"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier