Thomas LAWRENCE, "Portrait de John Hunter"

(Bristol, 1769 – Londres, 1830)

Portrait de John Hunter

1789-1790
Huile sur toile.
Hauteur 244 cm. Largeur 148 cm.
Historique : Ancienne collection de Mme Buller Epsom, 1936. Ancienne collection M. Stanhope Shelton, 1956. Ancienne collection I.B. Atkins, 1988. Achat de la Ville, avec la participation du F.RA.M. Aquitaine, 1992.

John Hunter est représenté en pied, se détachant devant un ciel menaçant. Il est vêtu d’une tenue d’extérieur composée d’un pantalon marron et de bas de soie blanche, d’une chemise blanche et d’un gilet brun sous une redingote marron. Il porte des chaussures à boucles d’argent, s’appuie de sa main droite sur une canne et tient de sa main gauche gantée son chapeau et l’autre gant. Sa tête est coiffée d’une perruque dont le catogan est retenu par un ruban bleu.
Le visage tourné vers la gauche, il regarde vers le lointain tandis que son chien, assis à ses pieds, lève les yeux vers lui. A l’arrière-plan, se distinguent le château de More Hall (ou Gobions, Hertfordshire) et un laboureur travaillant la terre avec sa charrue et une paire de bœuf.
Ayant fait fortune à Bombay, le négociant John Hunter (vers 1724-1802) acheta le domaine de More Hall en 1777. Il s’intéressa à la mise en valeur de ses terres par le labourage et le pâturage. Cette acquisition lui octroya le titre d’écuyer de Gobions et l’amena à assumer la charge de haut sheriff de Hertfordshire en 1780-1781, avant de siéger à la Chambre des Communes. Il devint l’un des directeurs de la Compagnie des Indes orientales à partir de 1788, puis député-président au cours des années 1790. La loi de 1784 sépare clairement l’action du gouvernement anglais et l’activité commerciale : la Compagnie conservait le contrôle économique sur les Indes orientales assurant ainsi son développement, mais la Couronne gardait gouvernance des territoires.
La verticalité du modèle, renforcée par celles de la canne et des pattes du chien, domine la composition qui trouve sa profondeur dans la succession d’arrière-plans, plus ou moins horizontaux. Les tons bruns, ocre et verts dominants sont rehaussés par le bleu du ruban et le blanc des vêtements, par l’éclat des rayons du soleil éclairant la demeure et se reflétant sur les eaux d’un étang.
L’artiste répéta cette composition tout au long de sa carrière. Elle rappelle les portraits anglais d’Anton Van Dyck et ceux de Joshua Reynolds (1723-1792) (Portrait de Sir Walter Calverley Blackett, 1759-1762, Wallington Hall) et témoigne d’une facilité technique indispensable pour répondre aux nombreuses commandes.
A l’âge de vingt ans, Thomas Lawrence présenta à la Royal Academy de Londres le portrait de Lady Cremorne (1789, Londres, Tate Gallery). Cette peinture entraîna la commande du portrait de la Reine Charlotte (1789, Londres, National Gallery) et permit à l’artiste de conforter sa réputation de portraitiste auprès de  l’aristocratie. Client fidèle, John Hunter commanda à Lawrence, entre 1789 et 1790, quatre portraits dont le seul localisé se trouve au musée de Bordeaux.
Le peintre reprit sa manière de présenter son modèle, debout devant un ciel menaçant, dans son portrait de John, lord Mountstuart (1794, coll. part.).
Image de "Portrait de Jhon Hunter"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier

"Portrait de Jhon Hunter"© Musée des Beaux-Arts-mairie de Bordeaux. Cliché L. Gauthier