Pierre Paul RUBENS "L'Enlèvement de Ganymède"

Regards croisés : un partenariat avec le Conservatoire de Bordeaux autour des œuvres du musée

Pierre Paul RUBENS (Siegen, 1577 – Anvers, 1640)
L'Enlèvement de Ganymède, Vers 1611-1616, huile sur toile, hauteur 204 cm, largeur 206 cm.
Historique : Ancienne collection du marquis de Lacaze. Achat de la Ville, 1829.

Le Conservatoire met librement en musique une œuvre du musée des Beaux-Arts


Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux et le Conservatoire Jacques Thibaud s’associent, pendant la fermeture des établissements liée au Covid-19, pour présenter une nouvelle série de vidéos mêlant les arts.

La troisième œuvre est consacrée à L’Enlèvement de Ganymède de Pierre Paul Rubens, une huile sur toile peinte en 1611/1612. L’œuvre est mise en musique par cinq élèves : Eva Plouvier au chant, Aude Hierry à la flûte à bec solo, Julia Carpene à la flûte à bec, Marie-Ange Ramires à la harpe et Hugo Bourgoin à la viole de gambe. Il s’agit d’un extrait de « When Daphne from fair Phoebus did fly », une œuvre anonyme du XVIIe siècle, enregistré à la Chapelle Saint Genès en 2017.

Mettre en lien deux des plus grands artistes flamands du début du XVIIe siècle est chose plutôt aisée. Contemporains, il n'existe cependant pas de preuve que le peintre d'Anvers et le musicien d'Utrecht se connaissaient, mais il paraît inconcevable que leur réputation respective leur fût inconnue.
Au-delà de ce lien esthétique évident, il a été fait le choix ici de mettre en regard deux célèbres mythes grecs traitant de la beauté. Dans le tableau de Pierre Paul Rubens c'est le prince troyen Ganymède, réputé pour être le plus beau des mortels, qui est enlevé par Zeus sous la forme d'un aigle pour en faire son amant. La chanson anglaise sur laquelle Jacob Van Eyck écrit ses célèbres diminutions pour la flûte traite du mythe de Daphné, nymphe à la très grande beauté poursuivie par les assiduités d’Apollon. Si le premier devient, à la suite de cet épisode, l'échanson des dieux, Daphné est, quant à elle, métamorphosée en laurier pour échapper à l'emprise de son amant.
 

En savoir plus sur l'œuvre 

 
C'est certainement dans l'atelier anversois de Rubens que fut peint cet Enlèvement de Ganymède. L'œuvre, présente dans les collections de Maximilien Ier de Bavière, est la version du tableau conservé de nos jours au palais Schwarzenberg à Vienne.
 
Entre 1610 et 1616 Rubens peignit des sujets mythologiques qui révèlent à la fois son angoisse de la mort, sa fascination pour le désir amoureux et son goût pour la culture antique ; le corps de Ganymède est la reprise d'un antique. Si la mort n'est pas immédiatement évoquée dans ce tableau, Ganymède est cependant une probable évocation allégorique de son frère Philippe décédé en 1611.
 
Dans cette composition, Zeus, métamorphosé en aigle, enlève le jeune et beau berger auquel il a succombé. Avant d'atteindre un banquet divin, Ganymède se voit offrir par Hébé (fille de Zeus et d'Héra, cette déesse personnifie la Jeunesse, la Vitalité et la Vigueur des jeunes, c'est la protectrice des jeunes mariées) la coupe d'or contenant l'élixir de la jeunesse et de la vie éternelle.
Image de "L'Enlèvement de Ganymède" © Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Cliché L. Gauthier

L'Enlèvement de Ganymède © Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Photo : L. Gauthier