Du Pinceau à la Plume

Un projet de Irène Bach
« Mon projet consiste en une réinterprétation à la fois picturale et poétique du tableau Héro et Léandre. Une timelapse (vidéo en version accélérée) permet de conserver la trace de ce travail. Ce temps est accompagné d’une lecture, un poème que j’ai écrit, correspondant à l’interprétation personnelle de cette œuvre de Taillasson ».
 
 
De la poésie en peinture, (ou de la peinture en poésie ?), c’est le cœur du projet « du pinceau à la plume », qui revisite le mythe de Héro et Léandre. Peint par Taillasson en 1798, il raconte l’histoire d’un homme rejoignant chaque soir la femme qu’il aime à la nage, jusqu’au jour où, pris dans la tempête, il mourut noyé. Découvrez en timelapse cette nouvelle version poétique du récit de cette histoire d’amour tragique, où l’on change de point de vue pour se mettre à la place du noyé.
 
Jean-Joseph Taillasson, Léandre et Héro, 1798. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux. Photo : L. Pechaubes.
 
Ce tableau met en scène le mythe de Héro et Léandre, deux amants qui habitaient sur des rives opposées. Sur la rive d'Europe, à Sestos, vivait Héro, prêtresse du temple d'Aphrodite. Léandre, jeune homme d'Abydos, l'aperçut au cours d'une fête consacrée à la déesse, et les deux jeunes gens tombèrent éperdument amoureux l'un de l'autre. Léandre traversait chaque nuit le détroit à la nage pour jouir de la compagnie de la jeune fille. Afin de le guider dans cette dangereuse traversée, Héro allumait une torche en haut d'une tour. Mais, une nuit, une tempête se leva, la torche s'éteignit et, ses forces faiblissant au milieu du détroit, Léandre se noya. Son corps fut porté par les vagues jusque sur la côte européenne où, Héro, découvrant la mort de son amant, se jeta dans la mer et se noya à son tour.
 
Ce tableau ne nous offre qu’une vision extérieure de la noyade de Léandre, de son corps froid rejeté par les flots aux yeux d’une Héro éplorée. Mais que peut bien ressentir Léandre, à l’instant où ses forces faiblissent, lorsque les vagues prennent le dessus, et qu’il perd lentement connaissance ? 
 
La noyée
Dans la ronde enveloppe d’éther de mes bras autour de ton cou,
Suivant le liserai de l’orbe céleste qui se déplie au-dessus de nous,
Je ne vois plus que ton regard, seul phare dans la falaise de ta carrure.
Il avale ton nez, ta bouche et tes joues dans sa chatoyante déchirure.
Lui seul peut me parler, trônant sur ta muette figure,
Et mon être brûle de t’entendre dire ces paroles dans un intime murmure,
Mais je ne comprends rien à ces mots qui coulent de tes yeux,
Et je panique de ne pouvoir absorber ton verbe merveilleux.
Déjà je sens mes larmes infortunées s’insinuer dans tous les recoins de notre havre,
Pour me soulever de leur sel trempé de la frustration des sentiments qu’on entrave.
Mes pleurs suintent de mon corps entier et m’oppressent de leur infinité,
Tandis qu’ils m’éloignent un peu plus de toi par mes sens atténués.
Et tu me dis que ce ne sont pas mes sanglots, qui sortent de ma peau,
 Ce ne sont pas eux qui plongent mon corps loin de tes mots.
 C’est la noyade qui trouble mes sensations, et me laisse penser à la disparition
 De tes lèvres pour occulter l’éclipse de mes sens en perdition.
 
 
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Cette année, 63 étudiants ont été sélectionnés à la suite de l’appel à candidatures. Ils ont imaginé et créé 16 projets adaptés à une diffusion entièrement dématérialisée, pour faire vivre et réinterpréter les œuvres. 
 
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Du Pinceau à la Plume

Interview de Irène Bach sur RadioCampus