Jean-Baptiste Siméon CHARDIN, Nature morte aux morceaux de viande

peinture XVIIIe siècle
Jean Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Nature morte aux morceaux de viande, 1730, huile sur toile.

«Vous revoilà, grand magicien, avec vos compositions muettes » : cette citation élogieuse de Diderot résume bien l’art de Chardin, original non par le sujet, mais par son traitement. Dans une minutieuse mise en scène, l’artiste dispose les objets selon leurs formes, matières et couleurs respectives avec à chaque fois de légères variations dans ses natures mortes. Dans ce tableau sont placés un torchon, une marmite, deux oignons, un pichet verni, deux poireaux, deux morceaux de viande. Le peintre excelle à rendre la densité du métal, du tissu, de la viande... Ces choses simples dégagent une aura de mystère grâce aux reflets de la lumière et à cette impression de vapeur enveloppant tous les objets. Il faut s’éloigner un peu du tableau pour laisser la magie opérer. Diderot raconte que le peintre n’avait pu achever une nature morte car les lapins avaient pourri. Chardin, en effet, travaillait toujours d’après nature et très lentement.

Jean-Baptiste Siméon CHARDIN, Nature morte aux morceaux de viande © Musée des Beaux-Arts, Ville de Bordeaux

Jean-Baptiste Siméon CHARDIN, Nature morte aux morceaux de viande © Musée des Beaux-Arts, Ville de Bordeaux